Caractère

Vous l’aurez compris, Logan est une véritable tête brûlée. Il a toujours fait preuve d’une grande témérité. Peu de choses l’ont effrayé durant sa vie. Très à l’écoute de son instinct, qui le trompe rarement il faut le dire, il se démarque par une grande capacité d’adaptation et un sens de l’observation aigu. Rien ne lui échappe. En tant qu’alpha qui se respecte, Logan s’illustre également par une arrogance difficilement quantifiable et une fierté bien assise. Il a confiance en ses capacités mentales et physiques et ne doute que rarement de lui. Fier comme un coq, il déteste avoir tort. Encore plus, il a en horreur de devoir reconnaître son tort lorsqu’il commet une erreur. Autant vous prévenir tout de suite, vous pouvez encore courir pour l’entendre professer des excuses.

Sentimentalement parlant, l’Ecossais n’est pas très expérimenté. Il n’a jamais vraiment été en couple. Sans doute parce qu’il a passé l’entièreté de sa vie à aduler son meilleur ami sans jamais avoir le courage de le lui avouer. C’est d’ailleurs bien la seule chose dans sa vie pour laquelle il a manqué d’audace. Autant dire que maintenant, c’est trop tard ! Et c’est sans l’ombre d’un doute, le plus grand regret de sa misérable existence. A présent, la porte de son cœur demeure scellée et il se contente de plaisirs futiles et éphémères… De toute manière, sa nature a toujours été celle d’un solitaire. Il affectionne peu la vie en société, préférant passer ses samedis soir à jouer à la console ou à regarder un animé. Son cercle d'amis n’est pas très étendu et il peine à s’ouvrir au reste du monde. A quoi bon ? Si la vie lui a bien appris quelque chose, c’est que cela ne sert à rien de s’attacher aux autres. Les gens finissent toujours par nous quitter, d’une manière ou d’une autre. S’il a cru pendant quelques années échapper à cette règle, elle a fini par lui éclater salement au visage. Et puis, le coéquipier loquace et sociable, c’était Yuki, pas lui. Lui, il est plutôt laconique dans ses réponses, pas toujours très agréable, parfois grincheux. Il a tendance à grogner dans sa barbe et a le râlement facile. Il faut dire que les gens ont rapidement tendance à l’agacer. Rares sont ceux qu’il estime.  

Pour ne rien arranger à ce tableau psychique très flatteur (vous en conviendrez), le rouquin jure comme un chartrier à longueur de journée ; pour un oui ou pour un non. Vos oreilles risquent de passer un sale quart d'heure en sa compagnie. Pour couronner le tout, le rouquin est un éternel colérique, capable de vous retourner la table de la cuisine au gré de ses émotions du moment. Toutefois, ce trait de caractère cède étonnement sa place à un calme olympique lorsqu’il évolue dans un cadre professionnel. Allez savoir pourquoi. Il faut dire que Logan a toujours fait preuve d’une grande conscience professionnelle. D’ailleurs, il est extrêmement loyal. Il est difficile de gagner son respect, mais quand vous y parvenez, il ne vous lâchera jamais. Soyez-en sûrs. Plutôt mourir que de trahir les personnes chères à son cœur. Le rouquin s’illustre également par sa détermination et sa motivation. Quand il a une idée en tête, il ne lâche rien. Il va jusqu’au bout des choses. En outre, en dépit de son manque de patience très flagrant, Logan est étrangement minutieux et précis. Deux qualités qui lui servent énormément lorsqu’il dessine. Il est concentré, appliqué et méthodique, que ce soit dans sa vie professionnelle ou privée.    

Physique

Grand sportif dans l’âme, Logan passe de nombreuses heures chaque semaine à entretenir son corps. Musculation, course à pied, natation. Rares sont les journées où il ne pratique pas l’une ou l’autre de ces activités. Certains auraient tendance à le catégoriser d’hyperactif. Sûrement à raison. Ses épaules sont larges, son dos imposant. Son corps est dessiné par une jolie musculature et notamment de beaux abdominaux qui forment un relief plaisant à reluquer. D’aucun dirait que l’Ecossais est bien bâti. A vous de juger. Il est toutefois relativement petit pour un alpha, puisqu’il atteint tout juste le mètre 80. Seule ombre dans ce profil athlétique : la fumée. Logan est complètement accro à la nicotine.

Digne héritier de ses origines gaélique et anglaise, Logan a une peau très pâle parsemée de taches de rousseur. Vous ne serez certainement pas surpris si je vous dis qu’il supporte extrêmement mal le soleil et ne prend que très peu de couleurs, même durant la belle saison. Surmonté d’arcades sourcilières marquées, son regard est perçant. Glacial. Un conseil : éviter de croiser son regard lorsqu’il est furieux, cela vous évitera quelques désagréables sueurs froides. Sa mâchoire carrée, bien dessinée, est généralement recouverte d’une barbe clairsemée. Vous l’aurez sans doute constaté, l’Ecossais ne s’illustre pas par une pilosité abondante. A contrario, il possède une chevelure rouge auburn fournie, mi-longue, qu’il plaque en arrière la majeure partie du temps. Si vous observez bien son visage, vous apercevrez une légère cicatrice qui traverse l’arête de son nez. Il la doit à un coup de couteau qui lui avait effleuré la peau lors d’une intervention musclée. Heureusement, il s’en était tiré avec un simple pansement sur la gueule et quelques points supplémentaires en badassitude. A cela s’ajoute d’autres stigmates dû à des chutes mal contrôlées ou des bagarres qui ont dérapé.

Lorsque les gens apprennent que Logan est policier, ils peinent à dissimuler leur surprise. Comment leur donner tort ? Son style vestimentaire débraillé s’apparente davantage à ceux des racailles qu’il coffre qu’à celui d’un bon petit flic modèle. Son côté rebelle, s’il a fort heureusement été canalisé par Yuki au fil des ans, a filtré dans sa garde-robe aux inspirations punk-rock : vestes en jeans, pantalons déchirés, débardeurs échancrés et t-shirts de groupe. Un style vestimentaire qui contraste fortement avec son uniforme de travail vous en conviendrez. Il possède également trois piercings : arcade, septum, téton. Mauvaise idée pour un policier ? Sans l’ombre d’un doute ! Il entend encore son meilleur ami le mettre en garde à ce propos. Un coup mal placé et il risque de le sentir passer. Un large sourire arrogant collé au visage, il avait naturellement répondu qu’il s’en contre-foutait.

Histoire

Un début merdique

Cette histoire débute le 30 mai 1994 à Osaka, lorsque les parents du petit Logan se rencontrèrent dans un café bondé. Sa mère était une journaliste anglaise qui avait fini par s’installer au Japon après être tombée amoureuse de ce pays lors d’un reportage. Elle y avait même acquis la nationalité. Son père, lui était un Ecossais pure souche de la région des Highlands. Il était venu au pays du soleil levant dans le cadre des affaires et sentant le bon filon avait décidé d’y créer sa petite entreprise. Ils se marièrent quelques années plus tard, et finalement, le 17 juin 1997 Logan pointa le bout de son nez dans ce monde. Malheureusement, cette histoire n’est pas aussi heureuse qu’elle n’y paraît. En effet, sa mère, (alerte cliché) mourut en couche, laissant derrière elle un mari désemparé par la situation. Ce dernier était un homme ambitieux qui épancha son chagrin dans le travail, laissant son fils sur le carreau. Après tout, il avait de nombreux projets à réaliser, et peu de temps à accorder à un moufflet encombrant qui lui rappelait bien trop sa mère. Lorsqu’il daignait lui accorder un peu d’intérêt, c’était en réalité pour l’évaluer et le critiquer. Logan n’était jamais assez bien. Il était d’après les dires de son paternel la médiocrité incarnée. Et ironiquement, le rouquin finit par endosser cette étiquette avec un plaisir non dissimulé ; juste parce qu’il savait pertinemment que cela faisait enrager son vieux. Bref. Vous l’aurez compris, la relation père-fils n’était pas au beau fixe.

Les années passèrent et les disputes s’enchaînèrent. Les crises et les cris fusaient dans la maison familiale. C’était l’horreur. La situation se dégradait continuellement. Logan ne s’était jamais senti ni aimé ni désiré. Et pour ne rien arranger, son père se mit à tirer gravement sur la bouteille. A ce moment-là, son entreprise commença à avoir de sérieux problèmes budgétaires. Il devint violent, agressif. Logan, du haut de ses dix ans, ne se laissait pas faire. Il avait toujours profondément exécré son vieux, mais il sentait que quelque chose d’anormal se passait. Il sentait qu’une intarissable anxiété le dévorait de l’intérieur… pourtant, il n’était pas capable d’expliquer l’origine de cette insondable angoisse.  
 
L’orphelinat

Logan restait planté comme un piquet, une valise à la main. Son regard bleu perçant fixait le grand panneau qui surmontait l’escalier extérieur de la maison lui faisant face. Il ne cessait de lire et relire l’inscription métallique sans vraiment comprendre ce que cela impliquait. La dame qui l’accompagnait tenta à plusieurs reprises de briser le silence, mais face à l’indifférence absolue du rouquin, elle finit par accepter son mutisme. Mal à l’aise, son regard s’attarda une fois de plus sur sa montre alors que son pied s’agitait nerveusement, tambourinant régulièrement contre le sol. Soudain, la porte en haut des escaliers s’ouvrit, arrachant à la femme un soupir de soulagement presque inaudible. L’homme, un grand noiraud élancé, la quarantaine, dévala les marches deux à deux.

-Ah ! Monsieur Miyzagi, s’exclama-t-elle en voyant le directeur de l’orphelinat. Voici Logan Grant. C’est le petit… hm… dont nous avons parlé au téléphone, son intonation avait légèrement changé, comme si elle semblait gênée de la situation.

-Oui bien sûr. Il tourna son attention sur le garçon, étirant un grand sourire qui se voulait rassurant. Logan, bienvenue ! Tu vas désormais vivre avec nous. Suis-moi, je vais te présenter les autres.

Logan avait toujours détesté son père. Pourtant, il ne pouvait nier que sa disparition lui avait causé un certain trouble. Était-ce de la tristesse ? De la colère ? Du désarroi ? Sans doute un mélange indicible d’émotions mal gérées et trop abondantes. Le fait est qu’il s’était retrouvé du jour au lendemain seul. Son paternel avait disparu. D’après l’enquête policière, il s’était attiré des ennuis auprès des yakuzas après avoir contracté de grosses dettes qu’il était incapable de rembourser. S’était-il enfui en laissant son fils derrière lui ? Ou son cadavre dérivait-il au fond d’un cours d’eau ? Difficile à dire. Les deux hypothèses semblaient plausibles. Quoi qu’il en soit, il fut décidé que Logan serait placé dans un orphelinat d’Osaka puisqu’il n’avait pas de famille proche pour l’accueillir.

Il avait douze ans et Ii était terrifié, lorsqu’il avait franchi pour la première fois les grandes portes vitrées de sa nouvelle maison. Tout d’abord très rétif, Monsieur Miyzagi avait eu du mal à la convaincre de le suivre, il finit par avancer, un air hagard accroché au visage. Les prénoms et les visages défilaient sans qu’il ne soit assez attentif pour retenir l’un ou l’autre. Il était perdu dans ses pensées jusqu’au moment où une voix, à la tonalité charmante, le ramena sur terre.

-Salut, moi c’est Yuki, lui dit un garçon brun avec un grand sourire et une main tendue dans sa direction.

Son visage était tellement amical et… quel parfum agréable. Le rouquin leva la tête pour regarder son interlocuteur et humer les effluves qu’il dégageait. Cette odeur le calma immédiatement. Il n’éprouva que peu d’hésitation avant d’attraper sa main et de se présenter à son tour. A ce moment-là, il ne le savait pas encore, mais il venait de rencontrer celui qui changerait sa vie. Son meilleur ami, son confident, la seule personne au monde sur qui il pouvait compter.

Tu ne voleras point

-Sérieux Yuki ! On s’en fout. Pourquoi tu m’prends la tête ? grogna le rouquin, alors qu’il vivait sa première dispute avec son meilleur pote.

-Non. C’est interdit ! Si tout le monde faisait comme toi, le monde serait encore pire que ce qu’il n’est déjà. Il faut respecter la loi. C’est important, trancha le brun, l’air sérieux.

-Mais arrête, c’est juste un paquet de chips. Il n’y a pas mort d’homme, s’exclama-t-il en agitant l’objet de son larcin sous le nez de son interlocuteur. Allez, me prends pas la tête.

-Peu importe Logan ! T’as enfreint la loi. En plus, Monsieur Miyzagi nous a fait confiance. Tu veux devenir un délinquant sans avenir ?

-Bien sûr que non ! s’irrita-t-il. Il détestait le ton moralisateur qu’employait son vis-à-vis, mais encore plus, il avait en horreur cette querelle stupide.
 
-Moi, je deviendrai flic ! Je serai là pour protéger les enfants et leurs rêves. Le garçon marqua une pause, son regard plongé dans l’horizon crépusculaire. Logan… tu n’as pas envie de rendre ce monde meilleur ?

Le rouquin médita un instant sur les paroles de son ami. Moi. Je veux être avec toi pour le restant de ma vie , pensa-t-il. Et si être avec lui signifiait devenir flic, il était prêt à le faire. Il garda secret le fond de sa pensée alors qu’il s’avançait près de son ami pour observer lui aussi le panorama durant de longues secondes.

-J’suis désolé. Je le ferai plus, je te promets.

Police Académie

-Recrue Grant ! Vous êtes une véritable tête brûlée ! cria le lieutenant-sergent, les yeux injectés de sang.

L’expression arracha un sourire au rouquin. C’était un rictus aigre-doux, mêlé d’amusement et d’agacement. Chier. Une douleur irascible irradiait son bras droit. Il tourna son regard vers la palissade, se remémorant l’espace d’un instant les événements qui l’avaient conduit à la situation actuelle. Ah oui… cela avait commencé avec le pari stupide lancé par ce crétin de Tamaki Yakudo. Logan le revoyait se dandiner de son air abruti en lui assurant qu’il n’oserait jamais faire ce saut périlleux depuis le mur de bois. Pfff, c’était sans compter sur l’excès d’arrogance et de présomption dont faisait preuve quotidiennement le rouquin. En un rien de temps, il avait grimpé au sommet et, malgré les coups de sifflet dissuasifs du lieutenant-sergent, il avait sauté. Maintenant, c’était lui le crétin avec son cul plein de terre et son radius brisé en deux.

-Je vous garantis que vous allez passer de mauvaises semaines en cellule d’isolement après votre passage à l’infirmerie ! houspilla le lieutenant-sergent alors que l’Ecossais était transféré sur la civière par le personnel médical.

C’était peu dire. Outre le passage en cellule, Logan avait eu droit à un entretien avec le directeur de l’académie. Un entretien… tout en menaces et en réprimandes. Le rouquin avait serré les dents en entendant qu’il avait frôlé l’expulsion. Les paroles du directeur résonnaient encore dans sa tête :

-Recrue Grant. Vous vous êtes illustré par de bonnes compétences et un esprit vif. Vous êtes un élément prometteur à n’en pas douter. Cependant, nous ne tolérons pas la désobéissance et croyez bien que nous n’aurons aucun scrupule à vous renvoyer si vous vous écartez à nouveau du droit chemin. Me suis-je bien fait comprendre ? déclama-t-il.

Logan avait bruyamment dégluti. Reçu 5 sur 5 avait-il pensé alors qu’il répondait par l’affirmative selon les codes en usage dans le monde de la hiérarchie. Logan était parfois immature, légèrement crétin sur les bords, mais il n’était pas complètement inconscient. Surtout, il ne voulait pas prendre le risque d’être séparé de Yuki. C’était inenvisageable.

Les années passèrent, non sans quelques turbulences, mais Logan finit par obtenir son diplôme à force de travail et de discipline. Yuki avait veillé aux grains. Quelques mois plus tard, tous deux furent engagés en tant qu’agents de terrain. Lunettes de soleil sur le pif, les deux bleus sillonnaient les rues d’Osaka. Ils passaient leur temps à courir derrière de petits vandales. Parfois, ils coffraient un dealer de seconde zone ou un maquereau. Rien de très palpitant c’est sûr. Et pourtant, Logan était aux anges. Il n’avait jamais été aussi heureux. C’était la vie dont il avait toujours rêvé : être avec Yuki chaque jour de cette vie. Sauf que… son meilleur ami avait bien plus d’ambition que lui… il ne voulait pas être un flic de pacotille. Il voulait être au cœur de l’action, démanteler les gros réseaux de trafiquants et de yakuzas. Et c’est bientôt ce qu’il fut amené à faire. Une promotion ne tarda pas à pointer le bout de son nez. Les chefs avaient bien remarqué sa motivation et sa fiabilité.

Les adieux

Son cœur était anéanti. Réduit en miettes. Détruit par une douleur inextinguible qui déchirait sa poitrine. Comment cela avait-il pu arriver ? Comment ? Comment putain ? L’Ecossais avait beau retourner cette question dans tous les sens possibles et imaginables, il ne trouvait pas la moindre once de réponse. Et ça le dévorait de l’intérieur. Le regard inerte scotché sur la boîte en bois qui descendait progressivement sous terre, il n’arrivait pas à se rendre à l’évidence. C’était forcément une blague. Une putain de blague dénuée de tout sens d’humour. Sans l’ombre d’un doute. Quoi d’autre ? Le corps refroidi de son meilleur ami pouvait-il vraiment pourrir dans ce coffre en acajou ? Absurde. C’était la chose la plus absurde qu’il n’ait jamais entendu ! D’une absurdité telle que les larmes lui montèrent aux yeux.

Il serra ses deux poings jusqu’au sang. Son regard baissa sur sa poitrine où scintillait son insigne. Cette fois, ce fut sa mâchoire qui se contracta brutalement. Ça n’avait aucun sens. Il n’avait jamais voulu devenir flic. C’était le rêve de Yuki. Pas le sien. Et maintenant, il se retrouvait seul avec cet uniforme sur le dos. Ce n’était qu’un imposteur. Il avait envie d’arracher ce symbole et de le jeter au loin. Une rage ardente montait en lui. Il était prêt à exploser. Heureusement, il fut ramené sur terre par une main sur son épaule. Lorsqu’il tourna le regard, il aperçut un visage connu et bienveillant. C’était celui de Monsieur Miyzagi.

Le directeur de l’orphelinat avait appris la terrible nouvelle dans le journal du 27 février 2019. Il avait été dévasté d’apprendre que son ancien pensionnaire s’était fait tuer dans une embuscade. C’était un risque à courir lorsque l’on montait les échelons de la police et qu’on était amené à se frotter aux grosses pointures du monde de la pègre. Et après tout, c’était ce que Yuki avait toujours voulu faire. Il était un passionné dans l’âme ; convaincu qu’il pouvait changer le monde avec sa bravoure et son sens de la justice. Logan l’avait toujours admiré pour ça. Il s’était même laissé contaminé par cet idéal… Et c’est précisément pour cette raison qu’il décida de poursuivre ce rêve. Il deviendrait le flic que son meilleur ami aurait dû être. Coûte que coûte.

Nouveau départ

-Moi ? le rouquin ne pouvait feindre l’indifférence sur son visage, bien trop surpris par ce qu’il venait d’entendre. Vous voulez que je m’infiltre dans le réseau de la famille Takahashi ? Son regard se balança de gauche à droite, observant à tour de rôle l’expression faciale extrêmement sérieuse de ses chefs. Et que je récolte des informations sur son organisation et ses membres ? Un silence s’installa dans la pièce. Ce genre de mission était affreusement risquée. Un faux pas et vous vous retrouviez, vous et toute votre famille, écartelés sur la place publique, non sans une petite séance de torture préalable. L’avantage dans le cas de Logan, c’était qu’il n’avait pas de famille. Et puis, il avait désormais l’occasion de mener à bien sa vengeance. A cette pensée, un large sourire déchira ses lèvres. Comptez sur moi.  

La situation chauffait à Kyoto entre les Takahashi et les Orlovs. Outre les business illégaux des deux clans, leur petite rivalité s’empirait et menaçait d’exploser. La police avait besoin de visibilité sur leurs intentions et actions. Et le seul moyen d’y parvenir, c’était d’envoyer des taupes. Logan avait été choisi parce qu’il n’avait pas froid aux yeux. Rien ne l’effrayait. Mais surtout, il s’illustrait par un calme à toute épreuve et une audace bien utile dans les situations risquées. Et bon… il fallait bien avouer que le rouquin avait la parfaite tête de l’emploi. Après plusieurs mois de préparation, il fut envoyé à Kyoto sous la nouvelle identité de Cameron Walker ; un nouveau shatei du clan Takahashi.