Caractère

Restaurant de rue ; Takomamie
13 heure est des brouettes

« Oba-chan ! »

Ton visage, d'abord étiré par un sourire satisfait, est vite remplacé par une moue contrariée. La vieille dame te fait attendre et en plus, elle t'ignore intentionnellement. Il n'y a rien qui t'emmerde plus que ça, elle le sait pourtant très bien.

« Oba-chan, personne d'autre que moi ne va venir acheter tes takoyakis alors tu ferais bien de ramener ta vieille carcasse ici ! »
Râles-tu.

En signe d'invitation, tu tapotes l'assise de la chaise à tes côtés. La grand-mère, contrainte, abandonne sa petite cuisine pour te rejoindre. Ça fait des années qu'elle propose ses takoyakis sur le pouce et tu y manges tout les mardi, sa cuisine de rue est savoureuse, malheureusement, les clients se font rares, sûrement à cause de la devanture qui mériterait un petit rafraîchissement.

Tu passes ton bras sur le dossier de chaise de la rombière, rapprochant ton visage du sien, que tu éventes avec les pages d'un magazine, tu laisses planer un petit suspens, la cuisinière elle, est habitué à ton sourire narquois, mais aussi à tes bêtises. D'un geste vif, tu laisses le papier de presse people tombé sur la table, celui-ci est ouvert à la page d'un test pour adolescent, exalté, tu appuies ton doigt à côté du score “étoilé”.

« Tu vois un peu mes résultats ? »
Dis-tu, tout fier.

La grand-mère lève les yeux aux ciels, elle ne pourrait pas être plus désintéressé, une attitude que tu ne relèves pas, au contraire, elle t'encourage à persévérer dans ta connerie.

« Avenant, calme, doux, tempéré, vous êtes l'ami à l'écoute dont tout le monde rêve, vous êtes aussi apaisant qu'une chanson de Phil Collins...tu entends ça oba-chan ? Phil Collins..»
En répétant le nom de l'artiste, tu ouvres les paumes de tes mains vers le ciel, comme si tu faisais un jeté de paillette.

Tu poses ton coude contre la table et vient loger ton menton dans ta paume, une allégresse outrancière sur le faciès.

« T'en penses quoi ? »
Demandes-tu, haussant plusieurs fois les sourcils d'un air malicieux.

La cuisinière te lance un regard clair de sous-entendu, ce que tu balayes d'un revers de main.

« J'sais bien que t'es muette oba-chan, mais tu sais écrire non ? »
Souffles-tu simplement, de ta main de libre, tu fais rouler un crayon de papier dans sa direction.

L'ancêtre se saisit du crayon sans grand enthousiasme, dommage qu'il n'y ait personne pour venir lui porter secours. Elle retourne le magazine en tout sens, à la recherche d'un espace assez grand pour écrire.

Après plusieurs minutes qui t'ont paru durer une éternité, elle te tend le magazine, son visage, ridée, est totalement impassible. Elle se lève et retourne derrière ses fourneaux, toi tu lis d'abord silencieusement la description, mais au fur et à mesure, tes sourcils se froncent.

« Impatient, tête de mule, impulsif, irrespectueux, moqueur, opportuniste, inattentif... Eh ! j'vois pas l'ombre d'un compliment là dedans ! »  
T'exclames-tu.

Vexé, tu jettes le magazine qui s'échoue sur le bitume un peu plus loin. Il n'y reste pas longtemps, puisqu'un homme venu te visiter s'en empare.

« J'croyais t'avoir pourtant dit qu'il était interdit de jeter tes détritus sur la voie publique. »
Dit le policier tout en se redressant.

Lorsque tu le vois, tu te laisses mollement tomber contre le fond de ta chaise, poussant un soupir long comme un jour sans pain.

« J'étais pourtant parti pour être de bonne humeur..»
Grommèles-tu, croisant tes bras contre ton torse.

Le poulet se rapproche de toi, tout en lisant la description qu'a fait de toi la vendeuse de takoyakis. Il émet un rictus sonore à la fin de sa lecture, tire la chaise en face de toi et s'y assied.

« J'vois que cette bonne femme à réussi à bien te cerner..»  

À ton tour de lever les yeux au ciel, importuné. Tu agites une main dans sa direction pour lui faire comprendre de se taire.

« Oba-chan, prépare-moi ce que j'aime à emporter !...j'vais pas tarder à foutre le camp..»
Tu expires ta dernière phrase plus bas.

« Néanmoins, elle a oublié de dire que tu es malin, perspicace, tu sais fouiner correctement et gagner la confiance des autres quand c'est nécessaire. En plus..tu as vraiment bonne mine aujourd'hui ! »

Interloqué, tu jettes un regard dans sa direction. Tu n'es pas idiot, tu sais qu'il essaye de te caresser dans le sens du poil, mais tu décides d'entrer dans son jeu et de le pousser à t'en dire davantage.

« Tu me flattes, mais il va falloir être un peu plus précis ? »
Réponds-tu, en lui adressant un clin d'oeil.

« Wanwan, j'suis pas venu pour te faire la cour. »
Dit-il, soudainement plus sérieux.

À l'entente de ton surnom, la grand-mère ne peut s'empêcher d'éclater de rire, la police a fait dans l'mille, contre eux, tu n'es rien d'autre qu'un chien qui aboie. D'habitude, tu aurais sûrement enfoncer le clou, mais ce flic a le don pour te faire perdre ta bonne humeur.

« Bon, dis-moi c'que tu as à m'dire qu'on en finisse ? »
Pousses-tu avec un air renfrogné.

Physique

Long de la rivière Katsura

Lunette de soleil sur le nez, tu as quitté la route pour t'allonger dans l'herbe et peut-être faire une petite sieste. Tu as travaillé toute la nuit et des cernes soulignent ton regard, des marques de fatigues que tu préfères dissimuler derrière des verres teintés. Tu fermes les paupières sur tes pupilles noisettes, d'une grande clarté qui rappellent les couleurs de l'ambre et du miel. Vêtu d'un ensemble de jogging, tu t'habilles street wear et préfère ce qui est confortable, mais lorsque tu travailles au casino tu enfiles l'uniforme, plus élégant.

Tu enfonces ta casquette sur ton crâne, la visière te protège encore plus des rayons du soleil, puis doucement, tu t'endors, bercé par le bruit de l'eau.


« Tu crois qu'il est mort ? »

Tu sens quelque chose taper contre ta chaussure, ce qui te fait grogner et te tourner sur le côté, des petits cris de surprises et stupéfactions se font entendre, la fin de ton roupillon sonne prématurément.

Tu te redresses, les yeux encore fermés, tu retires ta casquette et tes lunettes que tu poses sur tes genoux avant de frotter ton visage, tu secoues ensuite ta chevelure dont les mèches brunes retombent. Il n'y a que pour le travail que tu coiffes ta frange sur le côté, sinon, tu la laisse recouvrir ton front, ce qui te donne un air plus jeune. Tu ouvres les paupières, recherchant les petits fauteur de trouble que tu trouves rapidement à ta gauche, une petite fille et un petit garçon qui t'observent avec des yeux ronds.

« Bah quoi ? Vous avez jamais vu quelqu'un faire la sieste ? »
Souffles-tu, en haussant les épaules. Tu bailles et reprend :
« D'ailleurs, personne ne vous a jamais apprit à laisser les grandes personnes tranquilles ? »

Tu les pointes d'un doigt accusateur, la jeune fille, plus téméraire et loin d'être effrayé, agrippe ton bras dont elle palpe sans retenue le biceps.

« Tu es musclé nii-san, tu crois que mon copain le deviendra autant que toi ? »

D'abord pantois, tes lèvres s'étirent dans un smirk parfait, tu as toujours été très expressif. Tu lèves le menton, fier comme un coq, c'est vrai que tes épaules sont bien développés, ainsi que ta sangle abdominal, les seules laissés un peu à l'abandon sont tes jambes, fuselés, mais fines en comparaison du haut de ton corps. Tu fais mine d'être expert et analyse son camarade, d'un regard aiguisé.

« Je crois qu'il a l'étoffe pour devenir même aussi grand que moi..»
Souffles-tu, amusé.

« Tu..tu mesures combien nii-san ? »
Demande le petit garçon, celui-ci ose soudainement s'approcher.

Tu attrapes ton menton et tapote le bout de ton index sur tes lèvres, d'un air pensif.

« Mh...je fais un mètre-quatre-vingt quatre et soixante-dix-neuf kilos, ça t'en bouche un coin hein ? »
Dis-tu, en remuant l'épaule.

« Wouah..»
S'exclament les deux enfants en coeur.

Subitement, tu prends un air un peu plus sérieux en observant le garçonnet.

« Par contre, il faudra que tu travailles dur pour être aussi bien taillé que moi, j'ai fais énormément de musculation quand j'étais..»
Tu t'interromps, il n'est pas intelligent de mener la conversation par là.

Tu grattes l'arrière de ta nuque, puis remarque un peu plus loin, déposé à côté des deux cartables des enfants une glacière. Taquin, tu sors un jeu de carte de ta poche et indique du bout de ton nez, fin et pointu, le contenant thermique.

« Vous partagez votre goûter avec moi si j'vous fais un tour de magie ? »

« Ouiiiiii ! »
S'écrient-ils, surexcités.

D'une main tu agites ta paume vers le bas, le visage crispé, tu siffles et leur fait signe de se calmer. De l'autre, tu joues avec les piercing accroché à ton oreille droite et vérifie que tu ne les as pas encore perdu.

« Oubliez pas que j'viens d'me réveiller, vous allez m'faire une tête grosse comme une pastèque..»

Tu te lèves, remets tes lunettes et ta casquette en place et suit les enfants jusqu'à leurs affaires. Tu t'assieds en tailleur et commence à les époustoufler de quelques petits tricks de ta manufacture. Impressionné, ils t'offrent un sorbet à la menthe et au citron que tu acceptes sans te faire prier.

« Vous venez ici souvent les enfants ? »
Demandes-tu, avec toujours, une idée derrière la tête.

« Hmm..hmm »

La raclement de gorge, guttural, provient de derrière ton dos. Ce son suffit à te faire comprendre que tu as des ennuis, puis alors que tu tournes la tête pour apercevoir la personne derrière toi, tu reconnais les phéromones d'un alpha en colère. Les tiennes ne t'aideront pas, fraîches et salés, elles rappellent la brise marine.

« Oh shit..»
Maugrées-tu dans ta barbe, sentant la pesanteur se faire plus lourde.

Rien d'étonnant qu'un papa se méfie d'un homme comme toi, fagoté de cette façon, à partager le goûter de ses enfants.

« Alors..? vous attendez quoi pour expliquer que j'suis votre nouveau meilleur ami ? »
Échappes-tu à l'attention des gamins, un air désabusé au visage.
 

Histoire

2013
Busan ; Corée du Sud



Tu viens tout juste d'avoir quatorze ans et ton père vient de réceptionner les bilans de ton test, tu es beta exactement comme ta mère, un résultat décisif pour ton avenir puisque tu quittes la Corée trois jours plus tard. Ta mère et toi, vous embarquez de force sur un bateau à destination du japon, son pays d'origine. Tu tombes de haut, même si ton père ne t'a accordé que peu de son temps, tu n'imaginais pas qu'il était capable de se débarrasser de toi de cette façon.

Sur le bateau, tu observes l'horizon, ton regard ne se décroche pas de ton pays natal, qui disparaît à mesure que le navire avance sur les flots. Ta mère, d'une tentative maladroite, vient tapoter l'arrondi de ton dos.

« Tu nous auras au moins permis d'avoir une vie confortable pendant quatorze ans..»
Souffle t-elle, avant de repartir s'abriter dans la cabine.

Ses mots te sidèrent, tu commences doucement à comprendre ce qui se passe. Plus d'une fois, elle t'avait parlé de son enfance pauvre et désuète dans les rues de Kyoto, où elle a fait la rencontre de ton père. Tu pensais naïvement qu'il avait emmené ta mère par amour..tes mains se crispent sur le plat-bord du bateau, tu as le sentiment d'avoir tout perdu. Les yeux dans le vague, tu ne sais pas ce qui t'empêche de te jeter par dessus bord.


Un an plus tard
Kyoto ; Japon

De retour dans sa ville d'origine, ta mère prend bien vite ses marques. Elle travaille comme vendeuse de poisson au marché. De ton côté, tu as du mal à te faire à cette vie misérable. Tu n'as même plus de chambre, tu partages avec ta mère un vieux futon usé au beau milieu de la seule pièce de votre appartement.

Si avant, tu étais un gentil garçon à l'attitude amicale, ta nouvelle vie t'a drastiquement changé. Elle t'a endurci et t'entraîne, en échange d'une poignée de Yen, dans des combines pas très net.

« T'es peut-être qu'un banal beta, mais qu'est ce que t'es emmerdant. »
Crache ta mère, alors qu'encore une fois, tu es escorté à la maison par un agent de police.

Pour le moment, tu n'trempes que dans des petits délits. Malheureusement, ton incapacité à te raisonner t'entraînera plus loin.


2016
Tribunal de Kyoto

Le bruit du marteau emplit la pièce, fait signe que le juge s'apprête à exprimer la sentence.

« Araragi Nao, les jurés ont délibérés à l'unanimité et vous juge coupable de complicité de meurtre au second degrés ! »

Dans la salle d'audience, il n'y a pas un bruit. Personne ne pleure ta condamnation, ta mère a depuis longtemps refusé toute responsabilité. Tes deux paumes cachent ton visage, tu es encore bien trop hagard par le meurtre auquel tu as assisté pour réagir. Cependant, bien que désorienté, tu ressens l'absence de soutient.

« La sentence s'élève à 15 ans de réclusion criminelle ! Vous allez immédiatement être emmené en détention juvénile et à votre majorité, vous serez placé en établissement pénitentiaire. »

La marteau de la justice frappe encore une fois le pupitre, marquant une décision que l'on t'impose bien malgré toi.


2019
Prison de Kyoto ; après 4 ans de réclusion

Sur le banc de musculation, tu pousses la barre de quatre-vingt kilos au dessus de toi, tes bras tremblent, c'est ta dernière série alors tu commences à fatiguer.

« Détenu six-deux-six ! »

Tu reconnais ton matricule, mais n'arrête pas tes efforts pour autant, tu ne te débarrasses de la barre qu'une fois satisfait par ton nombre de série. Tu te redresses, attrape la serviette sur tes genoux et tamponne ton front sur lequel coule plusieurs gouttes de sueurs. Le surveillant te regarde d'un oeil contrarié, il s'avance vers toi rapidement et te jette un paquet de Lucky Strike.

« Viens avec moi, on t'attend en salle de visite. »
Lâche t-il, avant de te tourner immédiatement le dos.

Tu lèves un sourcil, depuis ton jugement, personne ne t'a jamais rendu visite. Tout de même curieux, tu le suis au talon.  

« T'es sûr de toi ? Si c'est l'une de vos blagues d'agents pénitencier, j'tiens à le préciser direct, j'vais me faire un plaisir de vous pourrir la vie ! »
Rétorques-tu.

Le surveillant te connait bien assez pour savoir que tu peux être aussi chiant qu'un bout de chewing-gum accroché à une semelle, pourtant il pousse un petit rictus moqueur, tu ne l'effraie plus depuis qu'il sait comment calmer tes ardeurs. D'ailleurs, c'est bien pour cette raison qu'il t'emmène en salle de visite, lui et les autres ont jugés que tu étais le meilleur spécimen à présenter à la police.

Tu entres dans le parloir et t'assied sur la chaise métallique, tes billes ambrées détaillent l'homme déjà installé ainsi que la plaque à sa veste.

« J'vois pas pourquoi un agent de police viendrais m'voir, j'sais pas qui tu cherches, mais c'est pas moi. »
Dis-tu décontenancé.

Le flic ne porte que peu d'attention à ce que tu viens de dire et il se présente, il glisse ensuite un document devant toi ainsi qu'un stylo.

« Je te conseille de lire attentivement, c'est dans ton intérêt. »

L'ambiance te laisse perplexe, tout de même, tu te décides à lire le document. Tu finis complètement stupéfait, encore une fois, il ne peut s'agir que d'une blague, tu n'as jamais eu autant de chance que ça.

« Vous vous foutez de moi, c'est ça ? »
Demandes-tu, en regardant tour à tour le surveillant et le policier.

« Tu es bien opportuniste, n'est-ce pas ? En plus, j'ai entendu dire que tu te débrouillais pas mal avec un paquet de carte ? »

Tu remues la tête, l'air de peser le pour et le contre. Dans cette prison, tu étais le maitre de tes décisions, personne, pas même une force supérieure n'était le maitre de ton destin alors qu'une fois dehors, tu savais que tu risquais une fois de plus être mené de force sur un chemin que tu ne voulais pas emprunter. Pourtant et même si ce contrat ne te promettait pas d'être libre, tu le serais davantage qu'ici, non ?  


2022
Dans un kombini de Kyoto

Tu jettes distraitement les articles dans ton panier tout en surveillant la porte automatique à l'entrée. Lorsque tu fais mine d'hésiter entre différents roux de curry, tu reconnais l'un des policiers avec lesquelles tu travailles. Il prend un panier lui aussi et joue à la flicaille qui fait ses courses.

« Wanwan..»
Te gratifie-t-il doucement, une fois assez proche de toi.

« Tu pouvais pas choisir un autre endroit, sérieusement ? Tu veux que j'me fasse trouer le cul ou quoi ? »
Murmures-tu, sans cacher ton agacement.

L'agent n'est pas déconcerté par ta mauvaise humeur, le jour se lève à peine, tu portes des lunettes de soleil, de quoi lui faire comprendre que tu viens de finir ton poste au casino.

« J'laisserais pas tes miches se faire sauter comme ça..quoi que..»
Marmonne t-il à son tour.

Tu t'éloignes de lui en serrant les dents, loin d'être amusé par ses mots. Tu fais tomber trois paquets d'udon dans ta corbeille et vous vous retrouvez un peu plus tard, au rayon des boissons, celui-ci, impatient, te barre la route.

« T'as rien à m'dire ? »
Demande t-il, pressant.

« Tu m'payes mes courses ? »

Le policier pousse un soupir, il est clair qu'il n'est pas très enclin à l'idée.

« Allez..un alpha de ton envergure...fais cette fleur à un beta qui n'a personne d'autre à qui se rattacher ? »
Insistes-tu, en faisant une petite moue.

« Ok..»
Souffle l'agent de police, résigné.

Une fois passé en caisse et tes achats bien en main, tu fais discrètement tomber un papier de ta poche. Une fois assuré qu'la flicaille s'en soit saisit, tu quittes le kombini sans demander ton reste. L'allure rapide, tu prends la direction de ton appartement, pas peu fier de t'être fait payer tes courses.

« Couillon..»
Marmonnes-tu avec ton légendaire sourire de mange-merde aux lèvres.