Caractère

Kaede n’a rien d’un homme facile à vivre ou à comprendre. Et pourtant, il n‘est pas le genre à être difficile à suivre. Tout est un peu paradoxal avec lui. Depuis qu’il est petit, on lui reproche d’être un enfant difficile à vivre, qui n’écoute rien et qui n’en fait qu’à sa tête. Un gamin pourri gâté, qui est tellement intelligent qu’il s’amuse à manipuler les autres pour obtenir ce qu’il souhaite. C’est mal, on le lui a toujours dit. Mais en même temps, il n’a jamais eu l’impression de manipuler qui que ce soit. Les gens de son entourage sont consentants pour ce qu’ils vivent, après tout.

Mais il ne réfléchit peut-être pas comme une personne normalement constituée. Il a du mal à voir la frontière entre le bien et le mal, quand il ne la voit… tout simplement pas. Pour lui, tuer par amour n’a rien d’un crime : ce n’est qu’une preuve de dévotion comme une autre. Tuer tout court, d’ailleurs, n’est pas nécessairement un crime. Parfois, ce n’est qu’une réponse à une provocation déplacée, ou à une erreur de jugement. Il n’est pas pour mettre les gens en prison pour une telle chose.
La torture n’est qu’une forme d’amusement pour lui. Certains punissent les gens en se contentant de ne plus leur parler, mais n’est-ce pas là terrible ? Ne pas savoir ce que l’on vous reproche… Kaede ne ferait jamais ça. Avec lui, vous serez toujours au courant de ce qui ne va pas. Vous risquez simplement un coup de couteau ou un doigt en moins si vous le cherchez un peu trop.

À force que ses parents le bourrent de tas de traitement différents pour contenir sa colère comme ils le disaient si bien, il a fini par devenir accro. Et quand ça ne suffisait plus, il a commencé à se tourner vers la drogue, pour se vider la tête. Parce que parfois, sa tête est tellement pleine qu’il a l’impression qu’elle va exploser, et il déteste ça.
Habitué aux excès en tous genres, ça ne le rend absolument pas fréquentable quand on y pense. Mais ça, il s’en moque un peu.
Contrecoup de ses traitements, par contre, il a parfois des pertes de mémoire qu’il n’explique pas. Jamais quelque chose de grave, ou sur le long terme, ça finit toujours par lui revenir mais… Même s’il ne dit rien, il s’en est rendu compte. Mais pour lui, tant qu’il n’en est pas à ne pas reconnaître quelqu’un, c’est que ce n’est pas si grave que ça après tout.

Kaede est un alpha terriblement territorial. S’il décide que quelque chose ou quelqu’un lui appartient, il ne laissera plus cette personne partir. Pire encore s’il tombe amoureux, bon courage à cette personne.

Plus généralement, on peut dire qu’il est assez colérique. Il n’aime pas qu’on lui résiste, et a le sang chaud. Il va être du genre à se battre facilement, et à penser ensuite aux conséquences de ses actes. Mais de toute façon, on n’a qu’une vie, non ?

Physique

Si l’on doit réellement décrire son physique, la première chose que l’on remarquerait chez l’Alpha serait bel et bien sa taille. Loin d’être petit, il mesure quasiment deux mètres. Un mètre quatre-vingt-seize pour être plus exact. Peut-être est-ce pour ça qu’il a pris l’habitude de regarder le monde de haut. Ce n’est pas sa faute si tout le monde est petit autour de lui après tout.
Pour ce qui est de la carrure, il est plus que bien bâti, sans être dans l’excès. Kaede s’entraîne régulièrement, et fait beaucoup de sport de combat. Sa fine musculature n’est pas faite que pour le rendre un peu plus attrayant encore aux yeux du monde, non. Il a ce qu’il faut où il faut, et pèse environ quatre-vingt-dix kilos.

Si l’on doit regarder un peu plus dans le détail, commençons par son visage. Des traits fins, sans être androgyne. Ses origines l’ont doté de jolis yeux en amande, bien que ces derniers disposent d’une petite particularité. En effet, Kaede a les yeux vairons. L’un est ambré, presque jaune, alors que le second se teinte de jolis reflets violacés.
Une jolie bouche bien dessinée, dans laquelle se dissimule un petit secret. En effet, depuis quelques années déjà, Kaede s’est fait tailler les canines en pointe, les rendant bien plus aiguisées. C’est à dire qu’il a un goût particulier pour les morsures pendant l’acte, et qu’il aime laisser des traces de son passage, alors…
Sa chevelure, quant à elle, est violette. Elle encadre joliment son visage en quelques mèches sauvages qui gênent régulièrement sa vue, dans lesquelles il aime glisser ses doigts pour tenter de le dompter.

Dernière petite subtilité, pour ce qui est du corps : Kaede possède beaucoup de tatouages. Une partie du dos, le haut du bras gauche. Principalement recouverts de fleurs ou de feuilles, de jolis ornements végétaux pour habiller sa peau pâle et constellée de cicatrices par endroits. Vestiges de ses nombreuses bagarres et de son métier violent.

Pour ce qui est du style vestimentaire, il est assez compliqué. Si ça ne tenait qu’à lui, il passerait sa vie en kimono. Le monde entier le prend déjà pour un détraqué, il n’est plus à ça prêt.
Alors parfois, il met des costumes, oui. Par-dessus lesquels il enfile une veste de kimono qu’il laisse détaché. Il aime bien trop les vêtements traditionnels, voilà tout.
En réalité, vous ne le verrez jamais en jogging et baskets. Ça, il ne sait pas faire.

Histoire

Une soirée à la douceur d’un été naissant, l’enfant prodige était né. L’enfant tant attendu, de deux parents à l’apparence irréprochable. Deux beaux alphas, réunis pour faire l’enfant parfaitement parfait. L’héritier du grand nom de la maison, de l’entreprise familiale, tout. Il serait le seul, l’unique. Il n’y en aurait aucun après lui, car il héritera de tout, sans partage. Pouvoir régner sur son monde en roi, tel un Dieu toisant ses mortels. Ses parents ont été éduqués ainsi et ils ont réussi, alors, il en serait de même pour lui.

Il n’y avait aucune raison pour que cela ne se passe pas comme ça. Il n’y avait… Non vraiment, aucune raison pour que ça rate. Tout était parfait, mais il devait y avoir un défaut dans la conception. Ledit enfant n’était pas si parfait. Visuellement, il l’était. Psychologiquement… Cette union n’était donc pas bénie de tous les Dieux, visiblement.

Kaede était un enfant difficile. Colérique, violent, acide. Extrêmement intelligent, au-dessus de la moyenne de ces fichus mortels. Il a rapidement méprisé son monde, comprenant qu’il valait mieux que la Terre entière. Après tout, n’est-ce pas l’éducation de ses parents, qui l’a fait si mal tourner ? La faute à qui, finalement ?
Mal tourner, c’est abstrait, comme notion. Il ne s’est simplement jamais laissé faire. On ne lui dictait pas sa conduite, il faisait les choses comme il avait envie de les faire. Les parents ont rapidement abdiqué. On a tenté de le mettre dans une toute petite boîte, pour le calmer. On lui a fait voir tellement de psychiatres pour tenter de le comprendre, de mettre des mots sur cette colère qui semblait animer le petit garçon qui n’était encore qu’un enfant… Foutu parents, toujours besoin de garder l’emprise sur ce qui leur appartient.


Trop de cachets, trop de traitements divers et variés. C’est sûrement pour ça, oui.
Kaede a grandi. L’enfant est devenu adolescent. Toujours aussi violent, toujours aussi turbulent, avec de mauvaises fréquentations en guise de récompense. Des parents désemparés, qui ne savent même plus où donner de la tête.
La meilleure école du monde ne peut pas contenir le démon qu’il était. En plus, ce fut la pire idée qu’ils puissent avoir sur ce coup-là.

Scolarisé avec l’élite, Monsieur s’est fait des relations. Il s’est aussi monté sa petite Cour, où tout le monde lui obéissait au doigt et à l'œil. Surtout à l'œil, pas besoin de lever le doigt lorsqu’on était un alpha tel que lui.
Fourbe, ce serait sûrement le mot pour le caractériser le mieux quand on parle de lui à cette époque. Du genre à sourire, puis à vous assassiner sans remords. Il détestait qu’on lui résiste, mais le pire était encore qu’on tente de lui prendre ce qui lui appartenait. Quelle mauvaise idée…


À cette époque, Kaede devait être âgé de dix-sept ans. L’alpha était territorial, à l’extrême. Il s’était monté un harem, juste pour lui. De jolies petites créatures juste pour lui. JUSTE pour LUI. Là nuance est bien là… Quiconque touchait sa marchandise était punie, à sa convenance. Le jeune homme ayant un goût particulier pour les objets tranchants… mieux valait ne pas tenter l’expérience avec lui.
Pourtant… Quelqu’un l’a fait.

Par amour du risque, et non par besoin d’argent, il avait monté un petit trafic. Il dealait de la drogue aux plus friqués, qu’il faisait livrer par de jolies demoiselles. En plus de la drogue, les acheteurs avaient le droit de profiter de la livreuse, ça faisait partie du prix. Un petit extra pour faire monter la facture.
Mais seules certaines étaient aptes à faire ce genre de choses. Et certainement pas ce qui lui appartient.

Pourtant un soir, alors qu’il rentrait de soirée dans son appartement -parce que oui, il avait quitté le foyer et exigeait de ses parents qu’ils financent ses extravagances- il trouva Lila, une merveilleuse petite créature aux cheveux de la couleur de son prénom, repliée sur elle-même contre sa porte d’entrée. Cette Lila était sa favorite, sa propriété. Et cette Lila avait été abusée par quelqu’un ayant exigé son corps en guise de compensation, pour l’augmentation des tarifs de Kaede, paraît-il.
Cette livraison, il n’en avait pas eu connaissance. Et pourtant, c’est lui qui planifiait tout. Il n’eut donc aucun mal à comprendre l’entourloupe. On l’avait trahi, et on tentait de lui faire passer un message… qu’à cela ne tienne, le message était reçu.

Moins de six heures. C’est ce qu’il lui fallut pour retrouver la personne en question. Lui, et ceux qu’il prenait pour ses amis. Un coup monté, voilà ce que c’était. Vouloir faire tomber Kaede de son piédestal, rien de plus, rien de moins. Mais s’en prendre à ce qui lui est cher… n’était pas la bonne idée.
Kaede n’a jamais eu de souci pour se faire respecter. Du coup, lorsqu’il est entré dans la pièce où les gens concernés étaient rassemblés, et qu’il a verrouillée la porte dans son dos après avoir fait rentrer Lila, tout le monde s’est tu. Tout le monde savait.


Un murmure perdu à l’oreille de sa tendre moitié, avant le carnage. Kaede s’occupa de tout le monde, un à un. Sans réfléchir, tel un robot. Il les tua tous, sans exception. Lorsqu’il sortit de la pièce, couvert de sang, il se contenta d’attraper Lila par la taille pour l’embrasser, avant de l’entraîner dehors. Son travail ici était terminé.


Rien ne reste impuni. Du moins, c’est comme ça que fonctionne le monde entier, à part pour lui. Son excès de zèle a rapidement été repéré, et sa famille convoquée au commissariat de Tokyo pour un interrogatoire… musclé. Une vaste blague que tout ça. L’avocat de la famille ne mit pas longtemps avant de rappliquer et de lui ordonner de garder le silence face aux accusations. Et elles étaient nombreuses, d’ailleurs. Proxénétisme, trafic de drogue, meurtre… Pour un jeune homme de dix-sept ans, on lui en mettait beaucoup sur le dos.

Mais le sourire sur ses lèvres, lorsque l’on énonça les faits devant ses parents trahissait la réalité : ils avaient créé un monstre. Et en acceptant de le voir partir loin du cocon familial pour lui laisser de la liberté, il n’avait fait qu’entretenir le mal déjà bien installé dans l’esprit de leur cher petit.
Parce qu’il était là, le souci. Pour Kaede, il n’avait rien fait de mal. Proxénétisme ? Mais les filles étaient d’accord, elles disaient toutes qu’elles l’aimaient comme ça. Et puis, il leur faisait des cadeaux, pour les remercier. Trafic de drogues ? Mais où peut bien être le mal à chercher un moyen de s’évader ? Surtout que les gens à qui il vendait n'étaient ni dans le besoin ni dans la détresse alors, où est le problème ? Meurtre ? Oh, lui n’y a vu qu’un moyen de prouver à Lila son amour. Une façon comme une autre, après tout. Certains se suicident par amour, non ? Il fait mieux que ça : il offre la tête des ennemis sur un plateau d’argent.

Mais comme la vie est bien faite pour les gens aisés… Cette affaire fut enterrée aussi vite. Ou plutôt, elle prit une tournure amusante. Par un tour de passe-passe, l’avocat de la famille fit boucler quelqu’un d’autre à sa place pour ses crimes. Et Kaede, lui, fut libéré sur parole sans aucune autre poursuite. Vraiment, pourquoi s’inquiéter en finalité ?


Face à la perte de contrôle de la situation, ses parents décidèrent de le faire quitter la ville en vitesse pour l’inciter à se faire oublier. Terminé les âneries, il allait devoir se racheter une conduite.
Qu’à cela ne tienne, il fut placé dans la famille de son oncle à Kyoto qui, malgré son apparence irréprochable trempait dans de drôles de trafics en tout cas. Quelle bonne idée de le placer là… S’ils savaient.


Le temps est passé. Kaede n’est plus l’adolescent qu’il était. Aujourd’hui, il est le genre de détraqué à se promener en kimono avec un couteau planqué dans sa ceinture, juste au cas où.
Trop de pilules en tout genre à avaler pour contenir ses excès de colère, ou qu’importe comment appelaient ça ses parents avant. Il en est devenu accro. Ça, plus tellement de trucs louches à côté.

Un jour, il a fait la rencontre de Arthur. Alors qu'il pensait faire son petit trafic dans son coin, comme au temps du lycée, à prostituer de jolies demoiselles pour ses beaux yeux et à leur faire faire ses livraisons... Il est arrivé. Monsieur semblait intéressé, et sûrement amusé de tomber sur un énergumène comme lui.
Le temps aidant, ils se sont rapprochés. Kaede est du genre chien fidèle. Il obéit aux ordres sans poser de question, surtout lorsqu'il s'agit de quelqu'un pour qui il voue un respect sans limite.
Il a rejoint le clan des Orlov et s’est vu confier la direction de la branche touchant au trafic de drogue. Vraiment, l’impression d’être revenue au bon vieux temps est bien là. Et puis, on lui laisse la liberté de sacrifier ses adversaires comme bon lui semble, alors, quoi rêver de mieux pour un être comme lui ?