Caractère

Hésitant et effacé quand il ne connaît pas – Pour être complètement à l’aise et être tout à fait lui-même, Yuki a besoin de connaître son environnement et les personnes qu’il rencontre sur le bout des doigts. Ayant trop peur de faire des faux pas sociales et des conflits inutiles, il reste bien souvent un peu à l’écart des autres, les écoutant et les observant. Il ne fait alors rarement part de ses pensées, et préfère s’aligner sur les opinions des autres.

Attentif et observateur – Yuki fait très attention à ce qui l’entoure. Que ce soit le bruit d’une cannette qui tombe au sol ou un livre mal rangé sur l’étagère, il le remarque tout de suite. Le fait d’être l’aîné d’une fratrie de trois enfants a beaucoup aidé à aiguiser ses observations : retrouver un jouet perdu, faire attention à ce que son frère ou sa sœur ne se blessent pas par mégarde lorsque les parents ne sont pas à la maison, régler une dispute entre son frère et sa sœur… Avec eux, il est obligé d’être toujours sur ses gardes, afin d’éviter la mauvaise blague. Il a comme développé un sixième sens pour détecter les ennuies à venir, et c’est généralement quand il n’écoute pas ce sixième sens que les problèmes arrivent.

Maniaque – Avec un frère et une sœur plus jeune que lui, Yuki a vu la maison bien ordonnée se transformer petit à petit en un désordre complet. Il n’aime pas ce désordre, et il a pris l’habitude de ranger lui-même la maison, lorsque son frère et sa sœur n’y prête pas attention – c’est plus fort que lui, il a besoin de vivre dans un environnement bien ordonné pour s’y sentir à l’aise. C’est une activité éreinte, puisque les enfants en bas âges ont cette manie de jouer avec des jouets sans les ranger.

Têtu et fougueux – Quand Yuki a une idée en tête, difficile de le faire changer d’avis. Il est obstinément attaché à ses opinions et a beaucoup de mal à reconnaître ses torts. Bien trop absorber par ses pensées qu’il pense toujours juste, il plonge souvent tête la première dans l’exécution de ces dernières, quitte à les défendre bec et ongles contre ses détracteurs. Il sait faire valoir ses opinions, et s’emporte parfois un peu trop.

Physique

Si plus jeune, le comportement calme et posé de Yuki Katsuyo le faisait passer pour un Omega, son physique, naturellement fin et longiligne n’avait sûrement pas aidé – et n’aide d’ailleurs toujours pas. Pas doté de muscles joliment dessinés, on devine facilement sous sa peau les os de ses côtes et de ses omoplates. Même si les séances de sports imposés par son métier l’aident à se remplumer un peu, camouflant petit à petit son ossature presque saillante, sa famille le pense toujours trop maigre : on lui donne souvent ici et là un peu plus de nourriture, mais rien à faire, Yuki reste mince.

Yuki peut se targuer d’avoir un bon métabolisme, ce n’est sûrement pas le cas de sa peau. Bien qu’elle soit claire et légèrement tinté d’une jolie couleur orangée – si bien que les docteurs se demandent à tort s’il mange beaucoup de carottes –, sa peau a la fâcheuse tendance à laisser des marques brunes au moindre bouton. Yuki a en plus des traces d’une acné sévères sur le visage et le haut du dos. Encore aujourd’hui, un ou deux boutons apparaisse sur son visage de temps à autre. Une fois son acné traitée, sa mère, insistante, lui a appris à cacher ses marques d’acné avec un peu de maquillage. « Si tu ne le fais pas, tu ne trouveras pas de petite amie » dit-elle souvent à Yuki, complètement dépassé. Quel est le lien entre la petite amie et les marques laissés par l’acné ? Yuki a beau tempêter et rouspéter, ce dernier n’arrive pas à sortir de chez lui sans que sa mère le tamponne de produits de beauté en tout genre, sous le regard amusé de sa sœur.

Yuki, sa sœur, son frère… Sans grande surprise, toute la fratrie Katsuyo se ressemble beaucoup : cheveux châtains courts, yeux bleu vif en forme d’amande, un petit nez plat. Ils ont tous presque la même taille, la même corpulence, et le même gabarit. Ce qui distingue vraiment Yuki de son frère et de sa sœur, ce sont ses cheveux légèrement ondulés qui gêne de temps à autre sa vision, ainsi que ses longues jambes.

Histoire

Yuki Katsuyo était né de deux parents Beta sans grande histoire. Un père informaticien, une mère professeur d’école, il n’y avait pas de famille plus banale. La seule particularité notable était la tendance à avoir une grande famille, que ce soit paternel que maternelle. À peine né, Yuki avait déjà deux cousins, de respectivement cinq et dix ans son ainé, tous deux affiliés à son oncle paternel. Ne les ayant vu qu’une fois dans sa vie, Yuki ne les connaissait pas. Ils habitaient à l’étranger, quelque part en Amérique. À leur suite, il avait une cousine et un cousin, les enfants de sa tante maternelle. Ils étaient tous les cadets de Yuki de respectivement deux et trois ans. Yuki n’était pas proche d’eux – les centres d’intérêts de chacun étaient trop différents –, mais ils se voyaient chaque année pour le nouvel an. Ce fut d’ailleurs au nouvel an que la naissance prochaine de Yuki fut annoncée à toute la famille, seulement quatre mois avant sa naissance. Pourquoi ? Comment ? Jamais Yuki ne le sut.

En revanche, Yuki sut très tôt qu’il était un enfant plus calme et posé que la moyenne. Pas de caprice, pas crise de colère, Yuki était un petit ange, écoutant les instructions de ses parents à la lettre. Lors des repas, il mangeait sans broncher les légumes, au contraire de ses camarades de classe qui les boudaient. En rentrant de l’école, il goûtait, puis faisait tout de suite ses devoirs. Ses parents s’en inquiétaient. S’intégrait-il bien à l’école ? Est-ce que des enfants l’embêtaient ? Les professeurs disaient que Yuki était un enfant quelque peu effacé, timide et soumis, mais qu’il n’y avait aucune raison de s’inquiéter autant : se présenter en tant qu’Omega n’était pas si terrible que cela.

Oh, bientôt, Yuki ne fut plus au centre des préoccupations de ses parents. Rapidement, Yuki eut une petite sœur et un petit frère, respectivement six et huit ans plus jeunes que lui. Non seulement ces derniers s’entendaient comme chien et chat, mais en plus, ils avaient tous les deux leur petit caractère. Les parents, déboussolés, car prenant pour acquis que tous leurs enfants seraient aussi sages que Yuki, n’eurent plus une seconde à consacré à l’aîné de la fratrie. Yuki n’avait pas de problème à l’école – il était plutôt bon élève –, à la maison, il ne créait pas mille et un souci à ses parents… Tout allait donc bien pour le petit Yuki, n’est-ce pas ?

Non, rien n’allait, car même en y mettant toute la volonté du monde, les deux benjamins de la fratrie étaient deux vrais petits diables. Les parents n’en pouvaient plus, et commençaient à se disputer devant leurs enfants. Les phrases « C’est quoi ce repas ? On ne cuisine pas comme ça ! » et « Pourquoi ne raisonnes-tu pas ton enfant ? » étaient petit à petit devenues monnaie courante. Adolescent, Yuki pris donc sur lui afin de faire régner l’ordre entre son frère et sa sœur. Une dispute ? Yuki réglait le problème. Quelqu’un se tenait mal à table ? Yuki réprimandait. On n’était pas d’accord avec les décisions de Yuki ? Très bien, mais il était lui aussi têtu comme une mule, difficile de lui répliquer quelque chose face à sa logique. Soulagés, les parents ont rapidement suivi le mouvement : visiblement, Yuki avait plus d’autorité qu’eux auprès des benjamins de la fratrie, et pour cause, cela ne gênait pas Yuki de faire valoir son mécontentement – et de s’emporter peut-être un peu trop à l’occasion.

Ce fut à cette période que ses parents réalisèrent que Yuki ne se présenterait sans doute pas comme un Omega – et ce ne fut d’ailleurs pas le cas. Cependant, ce ne fut pas l’avis de ses camarades de classe qui se moquaient de son comportement… « omega », comme certains le disaient. Même à l’académie de police, que Yuki avait facilement pu intégrer après le lycée, ses camarades de promotion s’étonnaient de la présence de quelqu’un de « son calibre ». Si lors de sa première année les moqueries allaient de bon train, Yuki ayant besoin d’un temps d’adaptation, ses camarades de promotion apprirent à la dure leurs méprises : les répliques de Yuki pouvaient être toutes aussi douloureuses que les railleries.

Après l’académie de police, Yuki fit son entrée au commissariat. Encore nouveau, il n’y était toujours pas à l’aise. Il y avait son supérieur hiérarchique, Naoshige Kubo, dont il avait beaucoup à apprendre, même si son individualisme l’irritait la gorge : Yuki était convaincue que la solidarité faisait la force. Et puis il y avait Fuyuko Mamoru… Qu’est-ce qu’il aimerait lui donner des claques, histoire de le remettre à sa place ! Si Yuki pensait déjà que son frère et sa sœur étaient pénibles quand ils s’y mettaient, Fuyuko était d’un autre niveau. Avec lui comme collègue, Yuki restera à jamais un novice ! Yuki pouvait être aussi bon policier que n’importe qui d’autre au commissariat. Une preuve ? Chez lui, il faisait en sorte que la maison ne s’écroulerait pas sous les frasques de son frère et de sa sœur.