Caractère

Depuis très jeune, on lui disait qu'il pourrait sourire un peu plus. Qu'il pourrait rigoler un peu et ne pas prendre au sérieux tout ce qu'il faisait. Mais non. Il faisait toujours ses travaux avant de se permettre de sortir. On lui reprochait souvent au lycée qu'il avait du mal à voir les plaisanteries... mais il répondait qu'il ne les trouvait tout simplement pas drôle. Avec le temps, il s'était ouvert un peu évidemment, il a appris à rire un peu plus et surtout, à se laisser aller. Il a toujours été capable de sortir et d'en profiter ; seulement que ses priorités sont différentes. Il va bien faire ce qu'il a à faire. Sérieux dans ce qu'il entreprend. Ça se résume bien par professionnel.

Le docteur est bien calme. Il ne s'énervera pas facilement, il va préférer parler des différends autours d'un café bien sagement. Il ne lèvera pas la voix, il restera tout simplement calme, peut-être même trop calme au goût de certain. Cela ne veut pas dire qu'il n'est pas facile à mettre en colère, mais plus qu'il a une grande maîtrise de lui. Il contrôle bien ce qu'il laisse paraître. Très difficile de voir ce qu'il peut bien penser. Ce qui en fait un bon menteur. Peu expressif. Autant c'est pratique, que parfois, en se liant avec quelqu'un, ça lui nuit. Dès que cela touche plus ses sentiments personnels, il a du mal à s'ouvrir. Dire ce qu'il pense vraiment lorsque ça touche un côté plus personnel ? Difficile. Niveau professionnel par contre ? Aucun problème, car ça ne le touchait pas lui réellement. Disons simplement qu'il avait du mal à s'ouvrir aux autres, et en général. Il est plus à l'aise en gardant une certaine distance entre lui et son entourage.

Une distance émotionnelle surtout. Renji préfère ne pas s'attacher... il préfère garder une distance pour éviter de s'investir dans une relation, amoureuse ou tout simplement amicale. Peut-être qu'il a tout simplement peur de s'attacher. Peut-être qu'il préfère garder une distance sécuritaire ? Même qu'au fond de lui, il est indifférent de ce qu'il se passe autour de lui. C'est égoïste ; ce n'est pas problématique tant que ça ne le touche pas. S'investir corps et âme dans quelque chose ? Très peu pour lui, tant que le travail soit bien fait. Il a tout de même sa réputation à tenir.

On peut aussi dire qu'il est tout simplement qu'il est perfectionniste. Il aime quand les choses sont bien faites... très bien faites. Il est exigeant et strict. Souvent, il va finir par les faire par lui-même, pour s'assurer de la qualité... et il se surchargera.

Ironiquement, si bien il s'investit dans ce qu'il fait, il a perdu toute foi en la société actuelle, et notamment de la médecine. Il vit, mais on pourrait dire qu'il subit. Il reste capable d'apprécier les différents plaisirs de la vie, en évasion de la réalité un peu. Il n'hésite pas à boire et à fumer.

Physique

Grand, beau, fier. C'est l'impression que dégage Renji. L'homme est plutôt grand ; il mesure un beau 1m89. Niveau silhouette, on ne peut pas dire qu'il est l'homme le plus musclé, mais il s'arrange pour garder sa forme et sa santé. Des fins muscles dessinés, une taille bien définie et élancée. Il est un homme qui aime prendre soin de lui, s'assurer de bien manger et rester en forme. Tout simplement faire attention à son apparence, sans en être obsédé.

Parlons de ses cheveux un peu. Ses cheveux, il en est fier. Il aime ses cheveux, depuis aussi longtemps qu'il peut se souvenir. Il en prend grand soin. Après tout, avec des cheveux longs, pour les garder beaux, il faut s'en occuper. Ses cheveux ont une teinte de violets, et ils lui arrivent aux fesses. Renji les garde lâches lorsqu'il peut, mais dès qu'il travaille, il les attache pour qu'ils ne soient pas dans son chemin. Il coiffe ses cheveux un peu comme il le souhaite, et selon l'envie du moment.

Niveau vestimentaire, il n'a aucune restriction. En affaire, au travail, il reste toujours bien habillé et présentable. C'est l'allure qu'il aimait bien donné. Chez lui ou pour l'épicerie du coin, il n'hésitera pas à mettre un jogging. Renji n'est pas la personne la plus expressive qui soit. Des émotions simples passeront sur son visage, mais il peut tout de bien rester de marbre quand il le souhaite. En soi, il est bien simple comme personne.

Histoire

Très simple. Il est né d'une mère bêta et d'un père alpha. Ils s'étaient tout simplement rencontrés lors d'une soirée au travail. Puis le hasard avait continué à bien faire les choses. Ils sont tombés amoureux, ils se sont fréquentés pendant quelques années avant de s'installer ensemble. Et... la suite vint. Elle tomba enceinte et mit naissance à Renji, leur premier et unique fils. Son père peu présent, qui travaillait beaucoup, ce fut surtout la mère qui l'éleva. Ainsi, il grandit en se sentant très proche de sa mère, mais que très peu de son père.

Il eut une belle enfance. Il jouait avec les autres enfants, il allait dans une bonne école. Il n'y avait rien qui n'allait pas bien ou qu'il pouvait espérer différent. Ils vivaient bien, il avait sa mère présente pour lui faire faire ses devoirs le soir. Une ambiance familiale idéale. Des amis, un contexte idéal pour apprendre, il allait être un étudiant fort. Et c'est exactement ce qu'il se passa. Arrivé au collège, il était doué. Il suivait très bien en classe et il réussissait bien. Autant dire que ce ne fut pas une surprise d'apprendre à sa puberté qu'il était un alpha. La fierté de ses parents, ce que tous les parents souhaitaient pour leur fils. Et sa scolarité continuait ainsi. Il travaillait sérieusement et il avait les résultats qui venaient avec. On lui disait qu'il avait un très bel avenir ; qu’il pouvait devenir un peu ce qu’il voulait.

Qu'est-ce qui disait le contraire ? Il était bien entouré, il avait des bons résultats, il travaillait fort pour atteindre ses objectifs, en plus d'avoir un talent naturel. Il continuait tout simplement dans cette voie. Professionnel, tout allait. Personnel, il ne s’était jamais lié à un oméga, mais il avait eu plusieurs contacts. Il en avait [il]assisté[/i] certains, et il avait été avec plusieurs bétas. Mais jamais il n’avait ressenti le besoin d’avoir un couple stable. Par lui-même, il n’ira pas vers les autres.

Malheureusement, une nouvelle tomba. Sa mère, dont il était très proche, fut diagnostiquée positive. Ils avaient découvert une tumeur dans la poitrine. Une simple tumeur, qui pouvait normalement être retirée... mais la position où elle était ne permettait pas la chirurgie, vu sa taille... La nouvelle fut un coup de poignard pour Renji. Lui qui idolâtrait la médecine, qui avait même choisi cette voie... il se sentait trahi. La médecine si forte ne pouvait pas guérir la seule personne dont il se sentait proche? Le risque en valait la peine... bien plus que de l'envoyer à la mort lente, non ? Plutôt que de lui retirer sa qualité de vie, la clouer au lit et risquer que la mort l'emporte si tôt. Malgré les traitements, ce ne fut pas suffisant pour limiter la propagation et deux années plus tard, elle perdit la vie. Cette médecine, si avancée, si grandiose n'avait pas pu sauver sa mère ? Alors, à quoi servait-elle si une jeune femme pleine de vie ne pouvait pas être sauvée ?

Il tut ce mal profond. Il était certain qu'elle aurait pu être sauvée. Il comprenait la situation, mais son côté irrationnel refusait de l’admettre. Il avait l’impression qu’elle avait été complètement abandonnée. Et ça n'allait pas en s'améliorant lorsqu'il alla en stage. Il comprenait que la médecine, ce n'était pas ce qu'on voyait à la télévision. Il y avait beaucoup trop d'encadrement, de législations, de règles à suivre. C'était difficile… et il y avait une perte de confiance complète qui se faisait. Le rêve de gamin qu’il avait n’était plus. C’était la réalité. Il comprenait si bien que c’était une institution avant tout. Une entreprise.

Ainsi, peut-être que la douleur de la perte de sa mère fit qu'il n'avait jamais été capable de se lier, même pas à un oméga. Cela ne voulait pas dire qu'il n'avait jamais de relations ; juste qu'elles ne duraient jamais dans le temps. Il les terminait tous, et même si on lui pleurait dans les bras, il haussait les épaules. Il refusait de s'attacher, et de plus en plus, il n'y arrivait tout simplement plus. Il y avait certaines personnes avec qui il s'entendait bien, avec qui il était resté ami au travers du temps, mais ils étaient rares.

Malgré sa haine envers la médecine, il continua dans ses études. Il y avait trouvé une place dans un cabinet privé où il avait fait un stage et il avait fait bonne impression sur le docteur en chef. Les premiers mois se déroulaient bien. Rien… d’étrange en soi. Rien d’accrocheur non plus. Ce ne fut que plus tard qu’il comprit que le cabinet offrait aussi d’autres services, qu’ils étaient connus au noir. Évidemment, y travaillant, ce n’était qu’une question de temps avant qu’il le découvre. Lui-même se surprenait à trouver cela normal et même intéressant. Renji l’assista et y participa même. En soi, les soins n’étaient pas légaux. Des opérations risquées, des opérations pour l’apparence, des prescriptions refusées en hôpital, et même des blessures obtenues dans la rue que personne ne voulait documenter officiellement.

Si bien il savait que ce qu’il donnait aux patients pouvait être mal, ça ne lui dérangeait pas particulièrement. Prescrire des médicaments qui rendaient les gens addicts ? Pourquoi pas ? Et puis des médicaments illégaux qu’ils pouvaient se procurer sur le marché noir. Un peu de tout. Certes, il s’éloignait de la médecine qui visait à protéger et à soigner, mais sa foi envers cette médecine était partie depuis bien longtemps maintenant. Il n'avait plus cette flamme qu'il souhaitait préserver. Il travaillait comme il le souhaitait et son but final ? Qu'importe, sa foi était si loin maintenant. Quitter cette voie “normale” et entrer dans le côté illégal ne le dérangeait pas. Même qu’il y voyait plus de sens, ironiquement, une liberté agréable.

Plusieurs fois, il s’était fait la réflexion que ce n’était pas moral, qu’il ne devrait, mais est-ce que ça le touchait personnellement ? Pas du tout. Il n'était qu’un acteur dans un jeu qui se jouerait de toute façon, qu’il soit présent ou non. Y mettre sa touche était peut-être même mieux ? À vrai dire, il en était tellement détaché que ça ne le dérangeait même pas, il avait arrêté de se poser des questions.

Ce qui changea le tout fut une visite. Peu d’explications, mais une offre. Il lui était arrivé plusieurs fois d’avoir des propositions, surtout au niveau des médicaments, mais rien de cette ampleur. Rien qui ne l’insérait dans une organisation de cette taille. Ce qu’on lui demandait, c’était tout simplement une place où obtenir des soins, sans passer par les hôpitaux conventionnels. On le payait pour ces services, et il n’avait qu’à rester loyal envers la famille et rien de mal se produirait. En soi, ça ne changeait pas réellement ses activités. Son cabinet était déjà connu, seulement qu’il se liait à une famille. Son rôle ? Majoritairement d’assurer la santé de la marchandise. Des blessures parmi les membres n’étaient pas rares, et il s’en occupait aussi. De plus, il avait donné accès à des espaces, et du matériel, sans compter des médicaments si besoin était. Il savait l’ampleur des activités des Orlovs, autant il y avait un côté qui lui disait que ce n’était pas bien, autant… ça ne le dérangeait pas. Ce n'était pas que ça lui plaisait, mais il s'agissait d'une indifférence totale.

Si on lui demandait de l’assistance, peut-être bien qu’il ne refuserait pas aussi. Il n’était pas bien vieux, mais il avait des connaissances qui pouvaient être utiles. Pourquoi pas se salir les mains ?